dimanche, juin 25, 2006

Brrr..


Etre hébétée. Se donner un objectif, une date limite, une épreuve a passer. Et après ? Une fois l’œuvre accomplie, que faire ? Je devais passer mon bac, je devais laisser couler le temps, me battre avec mon entourage et rebâtir quelque chose qui s’était effrité.

Je ne sais toujours pas si je suis apte a être reconnue comme intelligente par la société. Je ne sais pas si j’ai mon bac. A vrai dire je n’ai pas vraiment envie de le savoir. Je l’ai passé. Et me voilà désœuvrée . Instant d’hébétude d’après bataille

Dans ce jeu, je m’y suis mise toute seule, consciemment ou pas. Je n’avais rien appris, m’étais-je sabordée moi-même ? Mon trop plein d’assurance m’avait-il fait miroiter une survie ? Je m’étais jetée dans la bataille, avec l’envie d’une enfant, ne savant pas que j’allais trouver dans mon sac un éventail en papier. Maudites autorités. Face aux jolis calibres, je me suis faite descendre. Question de logique, parce que tout est prag-ma-tique dans ce bas monde.

Alors j’ai recommencé le jeu. J’ai recommencé et j’ai troqué mon éventail de papier contre une petite mitraillette, j’ai changé mon insouciance et l’air frais du matin contre les points d’interrogations et les pots d’échappements. Parce que les éventails ça permet de changer d’air, mais que ça ne protège pas des balles dans le ventre. Mieux encore, mitrailler les points d’interrogations cachés dans la pollution , c’est un coup d’épée dans l’eau. C’est bien pour ça que l’homme sublime tout. Parce que dans le malheur tout son art se révèle. L’art de tenir un éventail, une mitraillette ou de tirer à l’aveuglette.

vendredi, juin 09, 2006

Feu de paille

Je suis une botte de paille imbibée d’eau. Par paquets je pourris sur place, enroulée sur moi-même je m’effrite si on veut me déplacer. Le premier qui tente de me faire rouler se retrouve encrassé par ma boue accumulée.

Et après ?

Qui aime la boue ?

Ai-je envie qu’on l’aime ?

Je ne pense pas pouvoir sécher de si tôt. Les quelques rayons de soleil en sourires éclatés, ça réchauffe. Ça réchauffe l’extérieur, ça redore la paille et ça fait briller.

Un jour quelqu’un m’a dit qu’une image vaut milles mots. J’ai toujours réfuté cette idée. Et pourtant, à l’instant présent, j’aimerais savoir photographier et imprimer pour toujours. Fixer sur pellicule cette lumière, cette chaleur humide, la douceur factice de l’herbe, la paille attirante. Les bottes de pailles imbibées du Ried qui pourrissent en attendant je ne sais quoi.