vendredi, octobre 27, 2006

fucking time.

Le temps passe, cruellement. La valse du temps ne s’arrête jamais. On tournoie, on en perd la tête, les pas se compliquent. On apprend à danser, cela prend des années, puis, lorsqu’on connaît le rythme, tout s’accélère, on se tord la cheville, on boite, on change de partenaire. On danse avec des plus ou moins élégants, des attentifs ou bien avec ceux qui s’occupent de ne pas tomber. On a droit à sa petite heure de gloire, et puis. La valse s’arrête. Ne reste alors que ceux qui voudront bien se souvenir de tes pas pour pleurer.

lundi, octobre 23, 2006

La danse des aiguilles

Dans cette maison, il suffit de se taire pour les entendre. Pour les habitants, c'est devenu une habitude, ils ne les entendent même plus, mais un visiteur attentif tiquera. Elles sont là, plus ou moins grandes, à quartz, électrique ou à piles. Elles montrent le temps qui s'écoule, celui qui passe, cruellement, lentement, cela dépend.
Dans la cuisine, temple blanc de la colère éclatée, les montres s'affichent, elles sont 4, dont 2 danseuses. Les silencieuses électriques veulent des pendules à l'heure à la moindre panne de courant, et leurs chiffres criants semblent dénoncer les minutes qui osent s'écouler depuis qu'elles sont déréglées. Elles crient en silence, les électriques.
Mais si on ferme les yeux pour ne pas voir le temps qui s’enfuit, les danseuses rappellent à l’esprit chaque seconde qui court. Les danseuses ne sont pas accordées, quand l’une manque une seconde, l’autre finit la sienne en demi. C’est une danse perdue d’avance, en demi-ton, en demi-temps. Les aiguilles piquent et perdent leur temps à se rattraper sans y arriver, à danser sur leurs talons hauts perchés. Les talons aiguilles qui s’enfoncent dans les demi-secondes trottinées.

Eine melodie im wind

C’est à peine il y a quelques minutes que tout refait surface. Comme un pan de ma vie effacé. Cette chanson qui retenti pendant que je tente de m’endormir, il aura fallu être dans la pénombre pour que me reviennent ces années. Celles de l’insouciance, celles où je buvais à la santé de la prof de littérature, celles où j’écoutais en boucle un groupe périmé à présent, l’année des amis égoïstes. Celles où je pouvais me permettre d’avoir des amis dangereux puisque j’en faisais partie. L’égoïsme clinquant, qui me revient comme un songe, des visages, des objets, des odeurs, des mélodies écoutées en boucle dans une chambre, des paroles murmurées en classe, des regards complices, des fous rires ostensibles et m’en-foutistes. Je m’en foutais, de tout. Et eux aussi. C’était merveilleux d’insouciance, et de pseudo-invincibilité, c’était pédant.
Toujours cette mélodie.. Si je devais mettre un visage dessus, cela serait celui d’Hélène. Le temps d’un album, on entre dans un univers avec ses propres lois, on apprécie les chansons, on réécoute le tout où on passe à autre chose. Moi, j’ai vibré sur chaque note, puis dans la logique d’une fille terriblement passionnante, mais qui, comme toute personne passionnante, est terriblement égoïste. Se laisser aller à l’écoute d’une composition, d’un genre à part, d’une fille proclamée, « c’est comme si on s’était trouvées ». A se chanter les paroles d’un bout à l’autre de la salle, nous n’étions rien d’autre que deux ados qui n’écoutaient pas les cours, se forgeant des souvenirs plus ou moins tenaces. Bien sur que le temps passe, et avec le temps, les goûts, musicaux ou autres. Bien entendu, ce n’est pas quelque chose qui a duré, mais en ce temps là, tout notre mépris pour le monde primait sur une quelconque raison ou perspective d’avenir. Nous étions bien, et ce n’est pas de l’ordre du regret, juste un agréable souvenir, le temps d’une mélodie dans le vent.

jeudi, octobre 19, 2006

Différence

Quelle est la différence entre un rêveur, un fou et un psy ?


Le rêveur construit des châteaux dans le ciel,
Le fou y habite,
Et le psy encaisse le loyer.