Cher Papa, chère soeur,
Je vous adresse mon plus profond mépris. D’abord, parce que vous êtes içi. Parce que vous avez triché. D’une manière ou d’une autre, vous êtes en train de me lire alors que je ne vous aie pas donné l’adresse. Toi, Nora, tu aurais trouvé « par hasard en cherchant des images d’épées ». Et toi, Papa, je le sens , c’est tout, a tes allusions débiles comme « j’ai lu ton dernier Pulitzer, pas mal… ». Vous avez triché pour arriver sur cette page, vous avez volé mon droit le plus simple de m’exprimer sans vous. A force de ronger pour connaître des bouts de ma vie, il vous a fallu atterrir là, mais … Je vous emmerde. Je vous emmerde, de quoi avez vous peur ? Qu’est-ce qui motive cette dégueulasse manie qui consiste a fouiller dans ma vie ?
Je vous hais. En manque d’inspiration, noyés dans votre ennui profond, je n’oublierais jamais ma chambre rangée de fond en comble , tous mes écrits personnels triés par ordre de taille sur mon bureau. Garde donc tes idées d’érudit pour toi et laisse moi construire mon monde. Quant à ma frangine avec qui je pensais bon de partager certaines choses, il est évident que ta curiosité grignote sur ma confiance.
Ensuite parce que mes écrits ne vous suffisent pas. Il faut à présent fouiller mes liens, lire ce que j’aime, ce que j’ai déniché, il vous faut voler encore et encore, prendre et comprendre mes goûts. Du vol, pur et simple. Du viol de mes idées, du vol de ma liberté, du voile levé sur mes secrets. Consommez mes mots, vous ne me comprendrez pas plus, nourrissez vous de mes goûts, crevez en la gueule ouverte, je m’appartiens.
vendredi, novembre 03, 2006
404 question not found
J’ai la tête qui tourne. L’odeur de clopes me remonte le long des poumons, je sens mon estomac qui se serre. L’impression d’avoir quelque chose dans le nez, comme une chaleur désagréable, qui ne veut pas partir. Alors je sors, voir les étoiles. La lumière de sécurité s’allume automatiquement et je vois mon ombre qui titube pour moi . Les pavés par milliers me narguent. Ou suis-je ? Juste sous les étoiles, dans le froid, dans mon haleine surchargée de tout qui se blanchit au contact de l’air. Après tout , je l’ai cherché n’est-ce pas ? De débauches en débauches, j’ai ingurgité toutes sortes de substances, liquides ou vaporeuses. A quand les petites pilules pour planer ? Pour le moment je tangue, mes jambes me trahissent, et dans ma tête, des millions de questions, de remarques. Tu t’es vue quand t’as bu mais tente de marcher droit ma pauvre fille non asseye toi ça vaut mieux moi je dit qu’elle doit rentrer mais les autres s’en foutent après tout et le débat fait rage sous mon crâne , ma tête s’explose en milliers d’étoiles sur la table de pierre. Je m’allonge , je caresse la pierre qui me prend les reins avec une froideur maladive. J’ai froid, je sens ma peau qui gèle, c’est désagréable. Pourtant , les questions éclatées s’accrochent aux étoiles, aux gouttelettes d’un sein échappé du ciel. Je hais les questions. Je hais les points d’interrogations. Je n’aime pas les poissons. Je hais les débats houleux dans ma tête. Je préfèrerais laisser les bateaux tanguer, et le mal de mer aux marins. Je n’aime pas l’eau. C’est pourtant ce a quoi j’aurais du me cantonner ce soir. J’essaie de fixer mes yeux sur une étoile. Rien n’y fait, elle semble bouger d’un coin du ciel à l’autre. Je sais pourtant que mon organisme me joue des tours. Depuis la rentrée, j’ai cessé de croire en la magie du corps, depuis que je me force a apprendre les cellules et tout ce qui peut composer l’infiniment petit. Mais j’avoue que je sèche tout les cours de système planétaires, pour ne pas perdre ce qu’il me reste d’amour et de rêves en calcul d’apesanteur. Mes yeux n’acceptent pas de rester en place , et lorsque je les ferme, mon corps s’enfonce dans la pierre et je me fonds froidement dans la table. Mais je refuse de servir de support de pique nique pour le restant de ma vie, cette table en pierre ne sera pas tombale, alors je me lève. Et après ?
Les volutes de fumée me donnent la nausée, la voilà enfin celle la . Je décide d’aller me coucher dans un des nombreux lits inoccupés, en prenant garde de ne pas me faire manger par l’escalier boisé. Tant bien que mal, je monte, vers le repos, vers la rédemption, vers la libération, vers la clef de la prison dans laquelle je me suis enfermée. En poussant la porte des toilettes, je réalise que je serais toujours seule dans ma peau, sous mon épiderme, et mes tripes ( et mon bon sens ) me forcent à me pencher sur la cuvette. La tête dans les toilettes, je sens quelques larmes qui coulent, comme pour laver mon existence. Mais l’existence, parlons en. Je ne l’aie jamais autant sentie que dans ces moments la, à vider mes tripes et boyaux, à sentir toute ma putain d’humanité passer à travers les spasmes. Je ne suis rien d’autre qu’un corps, et quoi que je fasse, il me sera repris. A travers ma bouche qui s’ouvre, je rejette la mort, je rejette toute la peur insensée de mourir un jour. Je sors toute la crainte et les points d’interrogations, avec plus ou moins de mal. Finalement, je me relève, mais plus rien ne bouge. Tout est clair, mon organisme a repris le dessus. L’eau que je porte a mes lèvres n’a qu’un goût égal. Elle ne m’est plus désagréable. Et lorsque je me regarde dans le miroir, je ne fais que me voir. Aucun point d’interrogation ne me saute a la figure. Je suis . Je ne me parle plus. Je le sais, je souris. Je suis heureuse. Un bonheur m’envahit, chaque chose est à sa place, la ou elle devrait être. Je suis. Je ne suis pas seule physiquement, mais je suis comme jamais.
Julien est vaguement la , sur le lit avec moi. Puis dans le lit sur moi. Je ne bouge pas, je ne pense pas, je froisse pas l’instant de plénitude intérieure. Julien lance des questions, j’y suis imperméable. Je suis un magnifique pot de fleur , je suis la ou on a bien voulu que je pousse, et je pousse sans me poser de questions. Je fleurirais lorsque la saison viendra. Je suis. Je ne pense même pas a être un pot de fleur, je sens que je suis un pot . De fleur, ou de ce qu’on veut. Je perçois Julien qui s’en va, encore trop plein de questions alcoolisées. Je reste allongée dans ce lit. Je suis .
Les volutes de fumée me donnent la nausée, la voilà enfin celle la . Je décide d’aller me coucher dans un des nombreux lits inoccupés, en prenant garde de ne pas me faire manger par l’escalier boisé. Tant bien que mal, je monte, vers le repos, vers la rédemption, vers la libération, vers la clef de la prison dans laquelle je me suis enfermée. En poussant la porte des toilettes, je réalise que je serais toujours seule dans ma peau, sous mon épiderme, et mes tripes ( et mon bon sens ) me forcent à me pencher sur la cuvette. La tête dans les toilettes, je sens quelques larmes qui coulent, comme pour laver mon existence. Mais l’existence, parlons en. Je ne l’aie jamais autant sentie que dans ces moments la, à vider mes tripes et boyaux, à sentir toute ma putain d’humanité passer à travers les spasmes. Je ne suis rien d’autre qu’un corps, et quoi que je fasse, il me sera repris. A travers ma bouche qui s’ouvre, je rejette la mort, je rejette toute la peur insensée de mourir un jour. Je sors toute la crainte et les points d’interrogations, avec plus ou moins de mal. Finalement, je me relève, mais plus rien ne bouge. Tout est clair, mon organisme a repris le dessus. L’eau que je porte a mes lèvres n’a qu’un goût égal. Elle ne m’est plus désagréable. Et lorsque je me regarde dans le miroir, je ne fais que me voir. Aucun point d’interrogation ne me saute a la figure. Je suis . Je ne me parle plus. Je le sais, je souris. Je suis heureuse. Un bonheur m’envahit, chaque chose est à sa place, la ou elle devrait être. Je suis. Je ne suis pas seule physiquement, mais je suis comme jamais.
Julien est vaguement la , sur le lit avec moi. Puis dans le lit sur moi. Je ne bouge pas, je ne pense pas, je froisse pas l’instant de plénitude intérieure. Julien lance des questions, j’y suis imperméable. Je suis un magnifique pot de fleur , je suis la ou on a bien voulu que je pousse, et je pousse sans me poser de questions. Je fleurirais lorsque la saison viendra. Je suis. Je ne pense même pas a être un pot de fleur, je sens que je suis un pot . De fleur, ou de ce qu’on veut. Je perçois Julien qui s’en va, encore trop plein de questions alcoolisées. Je reste allongée dans ce lit. Je suis .
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