Cher Papa, chère soeur,
Je vous adresse mon plus profond mépris. D’abord, parce que vous êtes içi. Parce que vous avez triché. D’une manière ou d’une autre, vous êtes en train de me lire alors que je ne vous aie pas donné l’adresse. Toi, Nora, tu aurais trouvé « par hasard en cherchant des images d’épées ». Et toi, Papa, je le sens , c’est tout, a tes allusions débiles comme « j’ai lu ton dernier Pulitzer, pas mal… ». Vous avez triché pour arriver sur cette page, vous avez volé mon droit le plus simple de m’exprimer sans vous. A force de ronger pour connaître des bouts de ma vie, il vous a fallu atterrir là, mais … Je vous emmerde. Je vous emmerde, de quoi avez vous peur ? Qu’est-ce qui motive cette dégueulasse manie qui consiste a fouiller dans ma vie ?
Je vous hais. En manque d’inspiration, noyés dans votre ennui profond, je n’oublierais jamais ma chambre rangée de fond en comble , tous mes écrits personnels triés par ordre de taille sur mon bureau. Garde donc tes idées d’érudit pour toi et laisse moi construire mon monde. Quant à ma frangine avec qui je pensais bon de partager certaines choses, il est évident que ta curiosité grignote sur ma confiance.
Ensuite parce que mes écrits ne vous suffisent pas. Il faut à présent fouiller mes liens, lire ce que j’aime, ce que j’ai déniché, il vous faut voler encore et encore, prendre et comprendre mes goûts. Du vol, pur et simple. Du viol de mes idées, du vol de ma liberté, du voile levé sur mes secrets. Consommez mes mots, vous ne me comprendrez pas plus, nourrissez vous de mes goûts, crevez en la gueule ouverte, je m’appartiens.