Que j’aime avoir l’air snob. La gentillesse, faciès raté, masque de cire trop complaisant, quelle plaisanterie ! A l’heure où les hautaines sont adulées, il n’en reste pas moins dans vos petits cœurs un immense besoin d’amour et de preuve de bonté. Quand les demoiselles sur leur perchoir de maquillage et de sac en paillettes révèlent sous leur plumages de bien tendres intérieurs. Quand leur bouche si close se mue en sourire, quand le brillant sur leurs narines ou sur leurs dents scintillent de pacotille, mon dégoût pour elles croit. Il atteint des Everest de pitié pour ces choses faussement fermées. Car, sachez le, se fermer a double tour est tout un art. Et de mastiquer son chewing-gum en regardant les apparats d’une quelconque rivale n’en fait pas partie. Il s’agit la de faire la plus grande abstraction de la masse humaine. De se plonger dans ses pensées sans se laisser perturber par la misère en chair et en os. Les masses endormies dans les transports en commun, qui s’observent d’un œil mal réveillé mais pourtant si affûté, ces gens la ne sont qu’occupation temporaire de l’espace. Il existe un monde bien plus important. La perception interne. Certains augment le volume du lecteur mp3 pour se laisser porter par les notes, d’autres plongent dans un livre, moi je porte mon regard au dessus, entre les nuages et les toits. Vers l’horizon. Un monde accessible uniquement par moi, je suis inatteignable, je snobe la terre. Je délaisse ce qu’elle apporte, ce qu’elle transporte, ceux qu’elle laisse vivre a ses dépends. Je ne regarde que les hauteurs, comme moi , intouchables. A quoi bon vouloir les atteindre ? Toucher du bout du doigt un nuage, un coin de toit ou la plus haute feuille d’un arbre ? Cela ne grandit pas, mais ça élève.