mardi, août 21, 2007
Et après?
Que cette mer est belle. A mes pieds les vagues finissent leur course, s’amusant parfois à faire glisser le sable sous mes talons. Petit à petit, elle m’ensevelit. Pendant que je contemple la hauteur de l’écume, mes chevilles s’enfoncent. Je me plante de tout mon poids en cassant la ligne d’horizon. Alors j’avance. Je marche dans l’eau salée et agitée qui résiste. Elle voulait bien de moi au bord, mais me refuse en son sein. Le vent du ciel m’ordonne de reculer, pourtant je ne fais qu’entrer, par la force. J’aimerais lui murmurer de me laisser entrer, mais sa colère m’emplit la bouche d’écume. Les remouds des vagues pétillent sur mes poignets, je m’émerveille devant la blancheur calme un instant. Les courants froids se plaisent a engourdir mes jambes, je refuse de penser aux poissons ou autres fleurs piquantes de la mer qui pourraient passer près de moi. Il fait bon, le temps s’arrête, je vois ma peau qui se dore au soleil, le ciel d’un bleu trop pur, les vagues émeraudes qui s’élancent. Non, la vague émeraude qui s’élance. Je lève les yeux, les bras baissés, impuissante devant la masse d’eau qui s’abat sur moi. Qu’emporte. Je suis forcée d’accepter l’invitation d’un tourbillon, la folle danse du sable glisse sur ma peau, se mêle a mes cils et mes cheveux. Je suis aveuglée dans le ventre de la mère. Je voudrais renaître, quitter le monde tumultueux et aqueux. Mon nez s’emplit d’eau, après tout je n’ai jamais rien senti, mais ma poitrine s’oppresse, je manque d’air. Dans un dernier sursaut de (n) vie, je tente de fendre les vagues. Mes bras s’affolent et mon cœur s’accélère, je m’accroche au sable pour pouvoir remonter. Je crie, j’écris sous la mer en m’accrochant à elle. L’amor par la mère est étouffante.