mardi, septembre 11, 2007
Le cri du héron m'engendre
Ce serait un grand arbre, un tatouage a(e)ncré pour toujours sur la poitrine. Il prendrait racine sur mon pubis, son énergie viendrait du désir et de l'amour prodigué par tout ceux qui m'aimeraient.Son eau pour grandir serait mon orgasme, sa terre mon commencement, un retour à l'origine de la vie Son tronc occuperait tout mon ventre, d'un brun ancestral et son écorce épaisse serait rugueuse, on pourrait plaquer une feuille sur mon ventre pour en décalquer la douleur des annés ou des profanateurs de la nature féminine. Pas d'habitants dans cet arbre, peut-être un pommier qui grandirait, ou simplement un chêne. Ses branches se déploiraient sur ma poitrine comme pour respirer à ma place, un simili de poumon visible aux yeux de tous.Je pourrais continuer de vivre même allongée sur le ventre. Pour celui qui me déshabillerait, il me verrait respirer au rythme des saisons. En hiver, l'arbre serait mort, couvert de neige, les branches torturées rappelleraient les jardins chinois, les bourgeons noirs constrasteraient avec la blancheur de ma peau, de la neige dans la poitrine pour mes rhumes incessants et ma toux omniprésente.Pour les mauvais jours, l'arbre ne perdrait rien au beauté mais serait noyé dans le brouillard morbide de mes idées, comme une silouhette effrayante mais rassurante pour moi. Le sapin de Noël serait jaloux de tant de calme et de paix intérieure, lui qui a été coupé pour le plaisir éphémère. Lorsque viendrait le printemps, pour ressortir de sa torpeur il fleurirait doucement, s'éveillerait aux timides rayons et formuleraient en idées des petites pousses de feuilles. Quand l'été exploserait de chaleur, je n'aurais plus besoin de me mettre à l'ombre, tout serait fleuri et apaisant, de magnifiques feuilles vertes parsemeraient en dentelle ma poitrine et mes côtes. Les oiseaux se poseraient sur mes épaules, mais j'y refuse tout nid sachez le d'avance. Pour l'automne, mon corps roussirait et les feuilles si reposantes s'envoleraient le long de mon dos, pour se poser sur le sol. Des feuilles mortes tomberaient lorsque j'ôterais mon pull, peut-être s'accrocheraient-elles a mes cheveux en passant. Un festival de couleurs, de ton rouges, brun, jaunes, la dernière énergie de l'été qui s'imprime en feuilles craquantes sous mes pas. Une dernière se décrocherait avant de laisser place à la neige. Il ne pourrait se déraciner, mes tempêtes intérieures le renforceraient toujours plus, les pluies diluviennes couleraient sur les branches mais il sècherait, imperméable à l'eau salée . Imperméable et pour toujours planté, grandissant en mon sein.