mardi, décembre 27, 2005

Un garçon aux mains chaudes


Mains froides , cœur chaud, mains chaudes cœur froid ? Ce jeune homme , sur un toboggan , a pris dans ses mains chaudes ma gorge dénudée. L’esprit embué par la manzana pomme, j’ai laissé ses mains glisser plus bas et atteindre ma poitrine , comme d’habitude . Je ne sais plus ou étaient les miennes , mais je voulais continuer encore et encore . Je ne comprenais plus , le son de sa voix était plus que lointain , mes phrases étaient recevable pour le grand public puisque les gens me répondaient de manière normale … Je ne pouvais m’arrêter de le toucher , les yeux fermés , les yeux fermés, je me concentrais pour sentir sa présence , j’imaginais son corps et son visage, j’aimais ce contact , si rare et pourtant si habituel … Lorsque j’ouvrais le yeux , il me contemplais d’un air absorbé, béat . Qu’étais-je pour lui a cet instant précis ? Je ne le saurais jamais . Au loin une voix connue me somme de me lever et de m’en aller. Ce type est un connard me dit-elle . Qu’est-ce qu’un connard ? Quelqu’un qui a les mains chaudes et le cœur froid ? Toujours est-il qu’a présent je suis debout , dans ses bras et je tente de m’en aller . Le garçon me retient , me chuchote de rester avec lui , la haut , sur ce toboggan , loin de tout . Perchoir interdit , reproducteurs insolents de notre enfance , perroquets interdits, nous roucoulons au vue de tous . Je quitte tant bien que mal ces bras rassurants pour me laisser glisser le long de la tôle gondolée et dévalée par des centaines d’enfants avant moi . Je m’en vais , je dévale , je pars , dans le froid et le noir , loin des étreintes interdites et réchauffantes . J’escalade le grillage et de l’autre coté on me prends la main . On m’interdit de d’approcher le jeune homme . J’ai a nouveau 3 ans et je dois écouter ce qu’on me dit . Je n’apprécie pas mais opine, plaire a l’autorité pour mieux faire ce que je veux une fois l’attention détournée. Pas de remouds , pas de révolte , tout vient a point a qui sait attendre .
Quelques verres plus tard , je suis a nouveau enveloppée dans la chaleur et l’odeur du jeune homme . Je ferme les yeux et apprécie ses mains sur mon corps , elles m’escaladent , me découvrent , cherchent et caressent . Ses lèvres recouvrent les miennes , je le goûte . Il a l’odeur de l’impatience et la saveur du désir . Mes mains s’emmèlent dans ses cheveux , mon menton caresse ses joues , les yeux fermés les yeux fermés , je le vois pourtant , je le sens je le sais . Ma langue caresse ses dents polies et ses lèvres se referment sur moi , me voilà prisonnière. Enlacée, embrassée , choyée et dévorée , prise dans un étau de douceur et de murmures agréables , je me laisse aller et frissonne de bonheur… Je lui raconte mes songes , les villes ( oranges , jaunes et rouuuges !) que je voies , les nuages qui s’amusent sous ma jupe , mes cils qui s’aiment ainsi que le feu qui s’éteint ; je parle je parle a l’infini , je chuchote a son oreille attentive les scènes qui se déroulent devant mes yeux fermés ( fermés , fermés , fermés). Il me conseille d’écrire un livre . Alors c’est l’histoire d’un garçon aux mains chaudes …