mardi, septembre 19, 2006
Drowning lessons
C’est comme lorsqu’on remonte a la surface après un bout de temps. Le moindre bruit, ne serait-ce que le clapotis de l’eau, tout prends une ampleur démesurée. Je ne t’en voulais pas. Je t’aimais encore. Comme on tient à sa meilleure copine. Je me suis dit que le temps efface tout, que la terre continue de tourner, que la mer lèche le sable et qu’il ne reste aucune trace.
La en bas, dans l’eau froide et fascinante, je me suis dit que je t’aimerais toujours, non pas l’amour que se portent les jeunes filles et qui va en grandissant. Quelque chose de plus profond, si bien que d’en imaginer que cela s’arrête quelque part, ça me donne le tournis. Une enveloppe d’eau noire et muette, une sorte de dévotion haineuse pour ta personne. J’aurais plongé tout au fond si tu me l’avais demandé. Avec dégoût et passion. Peut-être ressens tu la même chose. Mais tout compte fait - les faits comptent- on dirait que non. Dans les faits, on dirait que tu t’en fous, qu’inlassablement tu vas continuer à me faire mal. J’ai bien dit on dirait.
J’exagère sans doute, mais je suis comme ça, extrême. La vérité c’est que comme moi, tu n’es pas foutue de voir les limites. Comment pourrais tu voir les miennes alors que moi même je n’en ai pas ? En a-t-on seulement ?
J’aimerais pouvoir te tirer dessus, te tuer, mais tout ce que je sais faire, c’est baisser mon arme et tirer dans l’eau. Ca m’éclabousse, et puis ça sèche. Tu me regarderais avec tes grands yeux et on se jurerait encore qu’on s’haime. Mais on ne sera pas passé loin, comme d’habitude. Pas loin de la mort subite de notre amitié. Et on attendra ma prochaine envie meurtrière. Je suis lâche moi aussi.
C’est pour ça qu’on coule, parce qu’aucune ne rattrape l’autre.