Souvenir qui remonte comme une bulle d’air trop longtemps coincée dans la cale d’un bateau naufragé…
Mon père , ce fabulateur , m’avait offert un petit caillou blanc . Il m’affirmait qu’il était magique et que je pouvais tout lui confier . Il était si lisse et si petit , au creux de ma main il chauffait , si blanc et si pur . Je le mettais en bouche , je lui donnais toutes les saveurs possibles , avec lui je me sentais si forte . Mieux qu’un compagnon de jeu , c’était un confident , il me suivait partout et je le lavais avec soin . Sous mon oreiller il suivait mes rêves de petite fille , dans ma poche il vibrait rythme de mes pas , un caillou magique . J’étais en maternelle . Je me souviendrais toujours de cette sensation de désarrois , au milieu de cette cour de récréation qui me semblait gigantesque ( au moins la moitié du village !! ) . J’ai mis la main dans ma poche pour le montrer à ma copine , attends non il est dans l’autre … J’ai peut-être mal fouillé , je le trouve pas … La petite Marjorie a les yeux qui s’agrandissent en face de moi , tu le trouves pas ton caillou magique ?
Je cherche et je cherche encore , j’ai refais le chemin inverse , où suis-je allée , par où suis-je passée , il est peut-être tombé dans le bac à… dans le bac à sable ? Je m’approche desdits bacs à sables . Pour mon plus grand malheur je réalise qu’ils sont tous entourés de graviers …blancs. Mon monde s’écroule.
Mes copines s’approchent , on va le retrouver attends , regarde , c’est pas celui la ? Et voilà que 5 ou 6 petites filles me présentent des cailloux blancs en espérant que je le reconnaisse . Le reste se brouille . Je sais que je n’ai pas pleuré et que mes copines en ont déduit que ça n’était pas si grave . Lorsque j’ai annoncé a mon père la perte du caillou magique , il m’en a proposé un autre . J’ai refusé . Un caillou aussi magique que celui que j’avais ne peut pas être remplacé . Je n’ai jamais su où j’ai pu le perdre, après tout ce n’est qu’un souvenir d’enfance, quelque chose qui ressurgi quand on ne s’y attend pas , un morceau de passé enfoui dans les graviers d’une maternelle qui paraît si petite a présent …
samedi, janvier 28, 2006
Ceci n'est pas un texte , il n'a pas de chute ni même de départ raisonnable
Bruxelles . Ce nom m’a toujours fait penser aux choux . A cause du légume . A cause du X qui grésille au milieu du mot . Pas pour rien que la bas les gens ne le prononcent pas . Brussel qu’ils disent . Avec une langue très très moche n’est-ce pas , le flamand . C’est laid et alambiqué , compliqué et mâchouillé . Une langue qui fait penser au fameux baron dans Candide , le nom qui ne vous sera jamais demandé au bac , mais que certaines ont quand même appris , par trouille de tomber sur le plus méchant des correcteurs . Thunder-ten-tronckh. Voilà a quoi ressemble la langue de Bruxelles . A un nom imprononçable pour une ville si jolie .
Une place contradictoire tout simplement . La capitale de l’Europe si vide , si haute en bâtiments et pourtant si plate ( un jour j’y retournerais pour regarder Madrid du haut de la coupole ) . Où sont passés les gens ?
Une ville contradictoire pour un jeune homme contradictoire . Me donner des coups de pieds en me souriant devant la pauvre standardiste qui ne trouve pas la réservation ; faire le grand écart sur les escalators pour rouler des yeux quand je chante dans le métro ; dépasser les mendiantes pour se payer une veste a 450euros et être si doux après tout ça … Enfant gâté et indécis , coq en pâte sois disant conscient , que je suis dure … Quand on balance une boule de fer contre un pot en terre cuite , lequel de celui qui a pour fonction de porter de belles plantes ou de la froideur lisse et opulente résistera à l’impact ?
« -Tu m’appelles encore une fois mon chou et tu rends ton billet » . Je viens d’y penser à cause des choux de Bruxelles et son X qui grésille . Tout est une question de verdure alors : légumes et plantes , léthargie et esthétique passive…
Une place contradictoire tout simplement . La capitale de l’Europe si vide , si haute en bâtiments et pourtant si plate ( un jour j’y retournerais pour regarder Madrid du haut de la coupole ) . Où sont passés les gens ?
Une ville contradictoire pour un jeune homme contradictoire . Me donner des coups de pieds en me souriant devant la pauvre standardiste qui ne trouve pas la réservation ; faire le grand écart sur les escalators pour rouler des yeux quand je chante dans le métro ; dépasser les mendiantes pour se payer une veste a 450euros et être si doux après tout ça … Enfant gâté et indécis , coq en pâte sois disant conscient , que je suis dure … Quand on balance une boule de fer contre un pot en terre cuite , lequel de celui qui a pour fonction de porter de belles plantes ou de la froideur lisse et opulente résistera à l’impact ?
« -Tu m’appelles encore une fois mon chou et tu rends ton billet » . Je viens d’y penser à cause des choux de Bruxelles et son X qui grésille . Tout est une question de verdure alors : légumes et plantes , léthargie et esthétique passive…
lundi, janvier 16, 2006
Chère Bozo,
Cours d’anglais renforcé , vendredi soir , 18 heures… Plus que 15 minutes avant la sonnerie . Dans les néons blafards , je m’ennuie . Le professeur continue de mâcher ses mots sans m’intéresser a sa série débile américaine . A ma gauche , Hélène , a ma droite , Laura . Plus loin devant moi , des jeunes hommes de moindre intérêt. Mes yeux vagabondent sur les vitres qui nous reflètent . Il fait sombre dehors , et la lune si pleine nous observe . Cyclope femelle .
Je détache mon regard , j’estime qu’elle n’est pas digne d’être regardée dans un tel contexte , quand j’entend une petite mélodie …
Un air de classique , délicat , fin , un air qui entraîne a la rêverie . Le jeune homme blond se lève , il claque des doigts et un trapèze se met en place , il sort du plafond qui s’est agrandi . Son costume bleu lui sied a merveille , il sourie doucement a la jeune fille aux longs cheveux roux et bouclés . Elle retire ses lunettes et lui prend la main , ils montent sur le trapèze en se regardant dans les yeux . Je les laisse voltiger en musique , prestement , élégamment et amoureusement . De toute façon le piètre présentateur ( anciennement professeur ) annonce une funambule diaphane . Laura se lève , son tutu tremblotte au rythme de ses pointes . Les cheveux tirés en chignon très serrés , elle a une étoile collé au coin de l’œil et l’air sérieux des petites filles appliquées . Son ombrelle de dentelle fine me demande si elle pourra la parachuter si elle venait a tomber . Je lui susurre que oui, il faut juste oublier de douter ! Alors pendant que L’aura rejoint les voltigeurs , je découvre un jeune homme avec une tête de chou fleur qui se prend pour un magicien : il a mis en boite la demoiselle Lumoni , elle ainsi que son kilo de nattes en plastique collé sur la tête , et s’imagine pouvoir la découper pour nous émerveiller . Je dis nous , parce que moi et ma troupe , on a fière allure ! En plus d’avoir des modèles basés sur les Daltons , j’ai une mallette pleine de couteaux qui ferait envie à Jack l’Eventreur . Lancer des couteaux . Le tout est de ne blesser personne , ou alors , par inadvertance … Commençons par aligner mes modèles , qui bien entendu , me font confiance depuis le début de l’année , et ce avec les yeux fermés s’il vous plait ! Lucie , canne blanche et lunettes noires est la plus petite mais aussi la plus facile entourer de couteaux sans l’effleurer . Puis vient Hélène , la plus difficile parce que la plus volumineuse et la plus susceptible . Susceptible de bouger , de se vexer par ce que vous venez de lire, donc , de se tuer à cause de mes lancers. Quel plaisir d’entendre la lame siffler, de voir Hélène s’effrayer et surtout , de voir le sourire du présentateur tomber .
«- Êtes vous toujours parmi nous très chère?
-Plus que jamais , Monsieur .
-L’espace d’un instant je vous croyais partie pour je ne sais quelle contrée mystérieuse ! »
Mais non , voyons , nous dirons plutôt qu’à votre mise en scène je préfère mon cirque lunaire.
Avis au compositeur du merveilleux morceau que mon cerveau à passé un certain Vendredi 13 Janvier, à 18h et des étoiles : me contacter pour monter spectacle journalier .
EDIT : découverte Amélie les Crayons- La Valse du danseur de Lune de cette chanson après mon délire . Après tout , il existe bien des gens qui savent mettre en musique ce que vous ressentez .
Je détache mon regard , j’estime qu’elle n’est pas digne d’être regardée dans un tel contexte , quand j’entend une petite mélodie …
Un air de classique , délicat , fin , un air qui entraîne a la rêverie . Le jeune homme blond se lève , il claque des doigts et un trapèze se met en place , il sort du plafond qui s’est agrandi . Son costume bleu lui sied a merveille , il sourie doucement a la jeune fille aux longs cheveux roux et bouclés . Elle retire ses lunettes et lui prend la main , ils montent sur le trapèze en se regardant dans les yeux . Je les laisse voltiger en musique , prestement , élégamment et amoureusement . De toute façon le piètre présentateur ( anciennement professeur ) annonce une funambule diaphane . Laura se lève , son tutu tremblotte au rythme de ses pointes . Les cheveux tirés en chignon très serrés , elle a une étoile collé au coin de l’œil et l’air sérieux des petites filles appliquées . Son ombrelle de dentelle fine me demande si elle pourra la parachuter si elle venait a tomber . Je lui susurre que oui, il faut juste oublier de douter ! Alors pendant que L’aura rejoint les voltigeurs , je découvre un jeune homme avec une tête de chou fleur qui se prend pour un magicien : il a mis en boite la demoiselle Lumoni , elle ainsi que son kilo de nattes en plastique collé sur la tête , et s’imagine pouvoir la découper pour nous émerveiller . Je dis nous , parce que moi et ma troupe , on a fière allure ! En plus d’avoir des modèles basés sur les Daltons , j’ai une mallette pleine de couteaux qui ferait envie à Jack l’Eventreur . Lancer des couteaux . Le tout est de ne blesser personne , ou alors , par inadvertance … Commençons par aligner mes modèles , qui bien entendu , me font confiance depuis le début de l’année , et ce avec les yeux fermés s’il vous plait ! Lucie , canne blanche et lunettes noires est la plus petite mais aussi la plus facile entourer de couteaux sans l’effleurer . Puis vient Hélène , la plus difficile parce que la plus volumineuse et la plus susceptible . Susceptible de bouger , de se vexer par ce que vous venez de lire, donc , de se tuer à cause de mes lancers. Quel plaisir d’entendre la lame siffler, de voir Hélène s’effrayer et surtout , de voir le sourire du présentateur tomber .
«- Êtes vous toujours parmi nous très chère?
-Plus que jamais , Monsieur .
-L’espace d’un instant je vous croyais partie pour je ne sais quelle contrée mystérieuse ! »
Mais non , voyons , nous dirons plutôt qu’à votre mise en scène je préfère mon cirque lunaire.
Avis au compositeur du merveilleux morceau que mon cerveau à passé un certain Vendredi 13 Janvier, à 18h et des étoiles : me contacter pour monter spectacle journalier .
EDIT : découverte Amélie les Crayons- La Valse du danseur de Lune de cette chanson après mon délire . Après tout , il existe bien des gens qui savent mettre en musique ce que vous ressentez .
dimanche, janvier 08, 2006
Une souris grise
Un soir , je fouille sous mon lit plein de poussière ( en fermant les yeux pour ne pas être aveuglée) , et ma main caresse soudainement un rebord lisse. Intriguée , j’ouvre un œil mais ne parviens pas a distinguer l’objet mystérieux. Je tend mon bras et agrippe la chose en question , le fais glisser dans la poussière , simili de chasse neige gris . J’en ressors une boite.
Et pas n’importe quelle boite . Une boite de chaussures grise brillante . Je ne la connais que trop bien . Pour l’anniversaire de Robin , j’avais détruit deux claviers et une souris . J’avais fait patiemment sauter, la veille du bac , une a une , toutes les touches des vieux claviers entreposés par mon père . Je les avaient lavées et faites sécher au soleil sur une serviette. Il faisait encore beau et chaud . Un soleil qui annonçait des vacances formidables .
Une fois le tout séché , j’ai déversé avec plaisir toutes les touches dans la boite , plongeant les mains dans une mer de touches en plastiques chaudes , remuant avec fracas ce qui symbolisait le début de ma relation avec lui. Consciencieusement , j’ai écrit « Hibou » au dos de la souris , j’ai dessiné un sourire sur cet instrument qui permettait de guider la petite flèche , sur cette forme bombée qui a été caressée maintes fois et qui a roulé sur des tapis mousseux de toutes les couleurs . J’ai refermé la boite , satisfaite de mon travail , persuadée que ce symbole lui ferait grand plaisir . Pour ses 20 ans , j’avais par la même occasion rempli un carton de blé avec au fond, un livre emballé . Parce qu’il n’aime pas lire. Et que je voulais faire revenir les oiseaux dans son jardin . J’ai recouvert le carton abîmé d’un papier doré , un paquet cadeau qui a fait envie a tout les petits de maternelle quand je suis passée devant eux avec ce chargement brillant de milles feux . Le soleil s’est amusé a faire du paquet dans mes bras un miroir éblouissant , le temps d’arriver a destination j’étais plus que rayonnante . J’aimais Robin , j’allais le voir pour ses 20 ans et je tenais plus fort que jamais les paquets symboliques de nos rêveries . C’est loin .
Je me rappelle avoir été découragée par ses amis de l’époque par un bref regard méprisant sur la boite de chaussures : « il va tout jeter .» Qu’on mette a la poubelle les symboles est ma plus grande crainte . J’ai donc gardé la boite chez moi , près de mon lit . Il l’avait découverte un soir et il avait ris de mon idée . Je ne me souviens pas lui avoir proposé de l’emporter . Ce féru d’Ikéa et des choses nettes n’aurait pas supporté une telle vieillerie dans sa chambre !
Et tout remonte lorsque je découvre cette vieille boite de chaussure , tout me saute au visage des lors : les touches , la souris , et deux lettres que je n’ai jamais osé lui donner . Une vague de tristesse me submerge et je reste assise sur le tapis , la boite sur les genoux pendant 15 bonnes minutes . Puis il me vient une idée ! J’attrape un stylo ( noir , de circonstance ,ma couleur favorite pour écrire ) et j’écris mon histoire sur l’intérieur du couvercle . Demain , a mon retour en internat , j’irais ou bon me semble dans la ville polluée et je poserais la boite au sol , je l’abandonnerais . Elle ne m’était pas destinée a la base , elle ne donc pas rester sous mon lit .
Le lendemain , la boite sous le bras , je flâne sous la pluie fine , et je me dirige sans savoir vers un lieu particulier : les quais . Je monte et descend des escaliers , je longe et parcours des distances , mes pieds me guident , je ne sais plus ou je suis , je respire l’air froid et laisse le vent se faufiler dans mes cheveux . Je prend un tournant , et soudainement , je découvre la péniche . La péniche « pourquoi-pas » . Comment suis-je arrivée la ? Pourquoi ai-je retrouvé un endroit dont j’ignorais la localisation ? Pourquoi cette péniche si particulière ?
Lors de notre premier rendez-vous , Robin , appareil photo en main , ne me quittait pas des yeux dans l’espoir de trouver un décor adéquat . Arrivés devant une péniche , un sourire coquin aux lèvres, il a voulu que je pose . Avec ma capuche sur la tête pour ne pas que mes cheveux bouclent de plus belle , je ne savais quelle expression prendre . Lui qui prenait de si belles choses , le voilà qui voulait me photographier . Puis j’ai réalisé le message écrit sur le bateau . Mon intérieur bouillionais , je ne savais plus quoi penser , j’étais flattée .
« Pourquoi-pas » . Pourquoi pas quoi ? pourquoi pas une histoire avec moi ? Peut-être étais-ce seulement dans le soucis d’une belle photo… Je ne le saurais jamais . Tout compte fait que la photo a fait scandale chez ses amis .
Et me voilà , par un jour de pluie , avec mon symbole sous le bras, devant cette péniche qui a beaucoup voulu dire . Je contemple , les larmes brûlantes aux yeux , l’endroit ou tout a démarré pour de bon dans ma tête . Puis je pose la boite aux pieds des escaliers , je pars . Sans me retourner je pars , décidée a ne pas regarder . Arrivée sur le quai voisin , ma curiosité m’arrête . Debout dans le vent, j’attend que quelqu’un ouvre ce qui se résume a un petit rectangle clair dans mon champs de vision . Une vieille dame descend nourrir les cygnes . Elle pousse la boite du pied , la met de coté , et s’en va . J’ai attendu , une demi-heure , puis une heure , puis une deuxième , debout dans ce vent , sans qu’aucun de ces maudits citadins embués n’ouvrent ma boite . Les cloches de l’Eglise sonnaient d’un air moqueur . Le son particulièrement cristallin de ses dernières resteront pour moi synonyme de douleur . Engourdie et transie de froid , je m’en suis allée, loin des boites et des péniches oubliées , dans le gris dominant de la ville , dans le noir et blanc des vieux sentiments.
Et pas n’importe quelle boite . Une boite de chaussures grise brillante . Je ne la connais que trop bien . Pour l’anniversaire de Robin , j’avais détruit deux claviers et une souris . J’avais fait patiemment sauter, la veille du bac , une a une , toutes les touches des vieux claviers entreposés par mon père . Je les avaient lavées et faites sécher au soleil sur une serviette. Il faisait encore beau et chaud . Un soleil qui annonçait des vacances formidables .
Une fois le tout séché , j’ai déversé avec plaisir toutes les touches dans la boite , plongeant les mains dans une mer de touches en plastiques chaudes , remuant avec fracas ce qui symbolisait le début de ma relation avec lui. Consciencieusement , j’ai écrit « Hibou » au dos de la souris , j’ai dessiné un sourire sur cet instrument qui permettait de guider la petite flèche , sur cette forme bombée qui a été caressée maintes fois et qui a roulé sur des tapis mousseux de toutes les couleurs . J’ai refermé la boite , satisfaite de mon travail , persuadée que ce symbole lui ferait grand plaisir . Pour ses 20 ans , j’avais par la même occasion rempli un carton de blé avec au fond, un livre emballé . Parce qu’il n’aime pas lire. Et que je voulais faire revenir les oiseaux dans son jardin . J’ai recouvert le carton abîmé d’un papier doré , un paquet cadeau qui a fait envie a tout les petits de maternelle quand je suis passée devant eux avec ce chargement brillant de milles feux . Le soleil s’est amusé a faire du paquet dans mes bras un miroir éblouissant , le temps d’arriver a destination j’étais plus que rayonnante . J’aimais Robin , j’allais le voir pour ses 20 ans et je tenais plus fort que jamais les paquets symboliques de nos rêveries . C’est loin .
Je me rappelle avoir été découragée par ses amis de l’époque par un bref regard méprisant sur la boite de chaussures : « il va tout jeter .» Qu’on mette a la poubelle les symboles est ma plus grande crainte . J’ai donc gardé la boite chez moi , près de mon lit . Il l’avait découverte un soir et il avait ris de mon idée . Je ne me souviens pas lui avoir proposé de l’emporter . Ce féru d’Ikéa et des choses nettes n’aurait pas supporté une telle vieillerie dans sa chambre !
Et tout remonte lorsque je découvre cette vieille boite de chaussure , tout me saute au visage des lors : les touches , la souris , et deux lettres que je n’ai jamais osé lui donner . Une vague de tristesse me submerge et je reste assise sur le tapis , la boite sur les genoux pendant 15 bonnes minutes . Puis il me vient une idée ! J’attrape un stylo ( noir , de circonstance ,ma couleur favorite pour écrire ) et j’écris mon histoire sur l’intérieur du couvercle . Demain , a mon retour en internat , j’irais ou bon me semble dans la ville polluée et je poserais la boite au sol , je l’abandonnerais . Elle ne m’était pas destinée a la base , elle ne donc pas rester sous mon lit .
Le lendemain , la boite sous le bras , je flâne sous la pluie fine , et je me dirige sans savoir vers un lieu particulier : les quais . Je monte et descend des escaliers , je longe et parcours des distances , mes pieds me guident , je ne sais plus ou je suis , je respire l’air froid et laisse le vent se faufiler dans mes cheveux . Je prend un tournant , et soudainement , je découvre la péniche . La péniche « pourquoi-pas » . Comment suis-je arrivée la ? Pourquoi ai-je retrouvé un endroit dont j’ignorais la localisation ? Pourquoi cette péniche si particulière ?
Lors de notre premier rendez-vous , Robin , appareil photo en main , ne me quittait pas des yeux dans l’espoir de trouver un décor adéquat . Arrivés devant une péniche , un sourire coquin aux lèvres, il a voulu que je pose . Avec ma capuche sur la tête pour ne pas que mes cheveux bouclent de plus belle , je ne savais quelle expression prendre . Lui qui prenait de si belles choses , le voilà qui voulait me photographier . Puis j’ai réalisé le message écrit sur le bateau . Mon intérieur bouillionais , je ne savais plus quoi penser , j’étais flattée .
« Pourquoi-pas » . Pourquoi pas quoi ? pourquoi pas une histoire avec moi ? Peut-être étais-ce seulement dans le soucis d’une belle photo… Je ne le saurais jamais . Tout compte fait que la photo a fait scandale chez ses amis .
Et me voilà , par un jour de pluie , avec mon symbole sous le bras, devant cette péniche qui a beaucoup voulu dire . Je contemple , les larmes brûlantes aux yeux , l’endroit ou tout a démarré pour de bon dans ma tête . Puis je pose la boite aux pieds des escaliers , je pars . Sans me retourner je pars , décidée a ne pas regarder . Arrivée sur le quai voisin , ma curiosité m’arrête . Debout dans le vent, j’attend que quelqu’un ouvre ce qui se résume a un petit rectangle clair dans mon champs de vision . Une vieille dame descend nourrir les cygnes . Elle pousse la boite du pied , la met de coté , et s’en va . J’ai attendu , une demi-heure , puis une heure , puis une deuxième , debout dans ce vent , sans qu’aucun de ces maudits citadins embués n’ouvrent ma boite . Les cloches de l’Eglise sonnaient d’un air moqueur . Le son particulièrement cristallin de ses dernières resteront pour moi synonyme de douleur . Engourdie et transie de froid , je m’en suis allée, loin des boites et des péniches oubliées , dans le gris dominant de la ville , dans le noir et blanc des vieux sentiments.
samedi, janvier 07, 2006
Clic Clac part one
Le clavier est une symphonie , le clavier d’ordinateur est une question de grâce. Il faut aligner les lettres avec le plus de précision possible sans se tromper , il faut continuer a sentir ses mains se déplacer pour vous et évoluer sur ces morceaux de plastiques, les doigts se déplacent, cherchent les accents , les lettres les plus courantes , les virgules , les points et les majuscules . Pour mettre un pluriel , penser a combiner le E et le S et donner le mot « des ». Trio indéniable , tout est question de combinaisons .Comment font les gens pour écrire en abrégé ?Ils ne sont pas loin après tout , c’est une question de technique , je peux même lever mes mains et fermer mes yeux, appuyer en rythme , en cadence. Je me prends pour une de ces virtuoses du piano qui apprécient pleinement leurs production . A défaut de musique , on voit du texte apparaître , et c’est mieux que tout . Les livres sont les plus belles compositions , parce que vous les lisez avec votre voix , sur le ton que vous voulez. Les gens qui aiment lire savent que l’auteur qui mène avec brio et qui arrive a conditionner la voix intérieure est un auteur qui a du talent . Quelqu’un qui vous fait oublier que la symphonie silencieuse des mots sur le papier n’est qu’interprétation et petits codes imprimés .
Quelqu’un qui vous transporte loin du bus ou vous subissez les farfadets en délire mal tenus par leur mère, loin de votre lit glacé le soir ou encore lorsque le prof vous assène pour la seconde fois de votre vie un programme intéressant . Un voyage vers d’autres horizons, une extase et une échappatoire , le livre s’ouvre comme une fenêtre salvatrice, il baigne de lumière tout ceux qui ont assez de patience pour en capturer la saveur trop bafouée par la société. Il transmet , inculque , conte et délivre ( des livres ) toute la quintessence de l’âme et du ressenti humain, l’art et la poésie dont nous sommes capables !
Quelqu’un qui vous transporte loin du bus ou vous subissez les farfadets en délire mal tenus par leur mère, loin de votre lit glacé le soir ou encore lorsque le prof vous assène pour la seconde fois de votre vie un programme intéressant . Un voyage vers d’autres horizons, une extase et une échappatoire , le livre s’ouvre comme une fenêtre salvatrice, il baigne de lumière tout ceux qui ont assez de patience pour en capturer la saveur trop bafouée par la société. Il transmet , inculque , conte et délivre ( des livres ) toute la quintessence de l’âme et du ressenti humain, l’art et la poésie dont nous sommes capables !
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