Cours d’anglais renforcé , vendredi soir , 18 heures… Plus que 15 minutes avant la sonnerie . Dans les néons blafards , je m’ennuie . Le professeur continue de mâcher ses mots sans m’intéresser a sa série débile américaine . A ma gauche , Hélène , a ma droite , Laura . Plus loin devant moi , des jeunes hommes de moindre intérêt. Mes yeux vagabondent sur les vitres qui nous reflètent . Il fait sombre dehors , et la lune si pleine nous observe . Cyclope femelle .
Je détache mon regard , j’estime qu’elle n’est pas digne d’être regardée dans un tel contexte , quand j’entend une petite mélodie …
Un air de classique , délicat , fin , un air qui entraîne a la rêverie . Le jeune homme blond se lève , il claque des doigts et un trapèze se met en place , il sort du plafond qui s’est agrandi . Son costume bleu lui sied a merveille , il sourie doucement a la jeune fille aux longs cheveux roux et bouclés . Elle retire ses lunettes et lui prend la main , ils montent sur le trapèze en se regardant dans les yeux . Je les laisse voltiger en musique , prestement , élégamment et amoureusement . De toute façon le piètre présentateur ( anciennement professeur ) annonce une funambule diaphane . Laura se lève , son tutu tremblotte au rythme de ses pointes . Les cheveux tirés en chignon très serrés , elle a une étoile collé au coin de l’œil et l’air sérieux des petites filles appliquées . Son ombrelle de dentelle fine me demande si elle pourra la parachuter si elle venait a tomber . Je lui susurre que oui, il faut juste oublier de douter ! Alors pendant que L’aura rejoint les voltigeurs , je découvre un jeune homme avec une tête de chou fleur qui se prend pour un magicien : il a mis en boite la demoiselle Lumoni , elle ainsi que son kilo de nattes en plastique collé sur la tête , et s’imagine pouvoir la découper pour nous émerveiller . Je dis nous , parce que moi et ma troupe , on a fière allure ! En plus d’avoir des modèles basés sur les Daltons , j’ai une mallette pleine de couteaux qui ferait envie à Jack l’Eventreur . Lancer des couteaux . Le tout est de ne blesser personne , ou alors , par inadvertance … Commençons par aligner mes modèles , qui bien entendu , me font confiance depuis le début de l’année , et ce avec les yeux fermés s’il vous plait ! Lucie , canne blanche et lunettes noires est la plus petite mais aussi la plus facile entourer de couteaux sans l’effleurer . Puis vient Hélène , la plus difficile parce que la plus volumineuse et la plus susceptible . Susceptible de bouger , de se vexer par ce que vous venez de lire, donc , de se tuer à cause de mes lancers. Quel plaisir d’entendre la lame siffler, de voir Hélène s’effrayer et surtout , de voir le sourire du présentateur tomber .
«- Êtes vous toujours parmi nous très chère?
-Plus que jamais , Monsieur .
-L’espace d’un instant je vous croyais partie pour je ne sais quelle contrée mystérieuse ! »
Mais non , voyons , nous dirons plutôt qu’à votre mise en scène je préfère mon cirque lunaire.
Avis au compositeur du merveilleux morceau que mon cerveau à passé un certain Vendredi 13 Janvier, à 18h et des étoiles : me contacter pour monter spectacle journalier .
EDIT : découverte Amélie les Crayons- La Valse du danseur de Lune de cette chanson après mon délire . Après tout , il existe bien des gens qui savent mettre en musique ce que vous ressentez .