vendredi, décembre 29, 2006

L'afrique chaque matin

J'aime les accents africains dans le bus. C’est un éclat de rire permanent, des expressions a part entière. Les attitudes courbées des femmes chocolats, celles qui ouvrent grand la bouche pour rigoler, en frappant plusieurs fois dans les mains. Des œuvres d’art à elles toutes seules. Les cheveux nattés souvent, ces femmes aux yeux dessinés ne se soucient pas souvent de vous. Longues filles aux lèvres rebondies, aux visages adoucis en courbes gracieuses, leurs regards sont insoutenables tant ils fixent et délogent votre insolence. Bounty des temps modernes, noires à l’extérieur , blanches à l’intérieur. Une enveloppe de chocolat pour un cœur de noix de coco. Pour leur dents si blanches qui éclairent le matin, pour les tics de langage décalé, pour des attitudes sans gène. La mère qui laisse sa poussette au milieu du véhicule pour prendre trois places avec son fils, est-ce de la confiance ? De l’insouciance ? De la nonchalance , arrête toi de pleurer mon fils, pense à Dieu qui te regarde dhê, qu’est-ce qu’il pense de toi la haut ? Elle dédramatise, elle laisse couler les regards outrés des grands mères allemandes sur la poussette qui trône au milieu de la douce France. Longue fille aux lèvres rebondies, au visage adouci en courbes gracieuses, ton regard est insoutenable tant il déloge l’outrecuidance des vieilles. Elle n’en a cure, elle garde ses accents de couleurs, son habitude de prendre la place tant qu’il y en a. Sculpture vivante, taillée dans l’ébène, femme bois, femme couleur d’une telle ampleur qu’elle en submerge mes matins.