lundi, janvier 08, 2007

Exempt de citronnelle


Je suis un citron vert. Or peu de gens aiment le citron vert à l’état brut. Pour relever un plat lors d’une soirée oui, je passe très bien, avec mon acidité. Mais dans la vie de tout les jours, celui qui me supporte à longueur de temps a soit un trop plein de sucre dans sa vie, soit comme moi, une amertume à distiller.
C’est pour cela que les gens normaux ne m’aiment pas. Ils m’apprécient, mais ils ne m’aiment pas. Je suis trop amère, et les gens stables ont besoin de sucre pour cristalliser leur petite vie. Pas d’un acide qui en dissous les fondations. On ne choisit pas l’arbre sur lequel on pousse.
Je m’assaisonne très bien avec l’alcool, mon goût passe mieux, je le sens, je le sais. Même moi je m’y trompe, souvent. J’aurais presque l’impression d’être juste une fille qui a les mots justement justes lorsque je me marie à la vodka. Si on me frappe à la tequila je m’échauffe la gorge, le rouge aux joues, jouant au rouge gorge. On pourrait me décliner longtemps, mais entre les trop plein de sucre et les acides en quête de fer forgé, il n’y pas de juste milieu que je puisse accepter et qui me tolérerait. Pas assez mûre sans doute.