mercredi, janvier 03, 2007

Le Musée Grévin d'une autre

Il est plusieurs étages pour notre vie, plusieurs pièces. Et dans chacune résident tout les acteurs de notre existence, libre à vous de les animer.
Dans la salle du présent, énorme et sans complexe, s’entassent et se chevauchent des statues de cire, triées par avenues et allées. L’allée de l’ironie s’anime avec mon meilleur ami, qui me suivra le temps que je traverse le pavé amer, peut-être arriveront nous ensemble à l’avenue de la sincérité, si oui, le conduirais-je jusqu’à celle de l’imagination ? S’il le veut seulement, dans le cas contraire, il s’arrêtera au croisement, pétrifié, en attente d’un autre de mes passages. Je croiserais peu de gens dans l’allée imagination, celle qui prend de la place dans ma salle du présent, une allée trop vide, avec mes dimensions propres, qui ne conviennent pas forcément à tous. Mais j’y recueillerais mon Aurore au rond point des voyages, de la sincérité, de la complicité, de la transmission de pensée et de tant de choses encore. On tournera a en perdre la tête, on aura le tournis, comme à chaque fois que l’on se quitte, dans un tourbillon de pensées. Si je dérive un peu vers l’affection, qui est bordée de tant de ruelles sombres qui se finissent en impasse, je me contente d’apprécier le doux souffle qui anime les protagonistes d’un soir. Pour la tendresse qui naît souvent du malheur et de la pudeur, je marche sur des coussins de soie, j’enlève mes chaussures et j’apprécie chaque pas. Jamais je ne m’y allongerais, car il n’y a que trop peu de gens prêts à le faire avec moi, et que je n’ai pas encore l’habitude de m’y promener. Celle de l’amour est éteinte depuis un égoïste qui n’a jamais mérité d’y entrer, elle se tapis dans l’ombre de l’humour éclairé par tant de gens malgré eux et de la rue de l’espoir éclatante qui ne désemplit pas. Il faut faire attention aux passages mal indiqués, ceux qui vous emmènent de la joie à la tristesse, ceux qui vous perdent dans les poings d’interrogations, trop serrés à mon goût.
Lorsqu’on se penche aux confins de la salle, on peut apercevoir celles du passé. Attention dès lors à ne pas avoir le tournis. Peut-être un membre de votre famille vous donnera-t-il une loupe pour mieux y voir, ou simplement le jeu des croisements vous apparaîtra plus simple avec de la hauteur. La complexité du réseau augmente avec le nombre d’étages, sans doute arrivera-t-elle à diminuer, peut-être est-ce le paroxysme, qui sait. Lorsque je tente de regarder vers les étages supérieurs, je n’y vois qu’un escalier, le reste étant plongé dans un brouillard opaque et lourd d’humidité, comme s’il pleuvait de l’incertitude et que l’avenir suintait le questionnement. Grand bâtiment peuplé de gens, l’existence me pousse à monter les escaliers, a y retrouver ceux qui les auront montés comme moi, sans jamais s’arrêter.

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