samedi, février 25, 2006

Moon


Tout a commencé sur mon ancien blog . Une page remplie de beaux garçons. Et un commentaire d’une fille qui disait quelque chose. Son adresse mail était là. Je me fichais pas mal des commentaires. Mais, ce jour là, j’ai regardé l’adresse qu’elle avait laissé. Cruelmoon . Et j’en ai conclu que je n’avais pas à faire a quelconque pimbêche. Je l’aie entrée dans mes contacts . Et sans plus. Une marocaine qui aimait et tombait amoureuse. Un contact de plus . Une histoire de plus. Des photos , des écrits , des phrases. Je lui racontais ce qu’elle voulait bien savoir. Je m’en foutais un peu à vrai dire.

Et le temps passe. J’ai discuté de plus en plus avec cette demoiselle , qui a déménagé. Loin. A casablanca. Le seul souvenir précis que j’aie d’elle prenant de l’importance, c’est Noureiev. J’avais ce panda qui avait l’air de danser. Et j’avais envie de lui envoyer. J’ai pris son adresse et je crois que la machine s’est mise en route. Celle qui indique que les gens vont devenir importants pour moi. De confidences en confidences , de phrases écrites en sourires, nous évoluions , nous racontions et dévorions la vie de l’autre. Elle aimait mes phrases, moi j’aimais ses histoires, ses remarques, ses sautes d’humeur et sa franchise. Les « je suis pas d’humeur » ou « pas maintenant j’ai dit !! » me montrait que les gens doués de franchise et de caractère existaient encore. Et j’ai aimé.

C’était pour moi une lune, symbole de la féminité, changeante , puissante, lointaine. Qui pouvait se vanter de marcher dessus ? Chacun pouvait s’imaginer l’avoir pour soi tout seul et pourtant elle inonde tout le monde d’une lueur pâle. Quand la lune est pleine , je ne peux pas dormir, elle me tient éveillée, Moon , avec ses deux o qui prolonge la prononciation, qui donne une consonance anglaise , exotique et d’une classe folle. Lorsque son croissant est pointu , acerbe et pourtant si beau on dirait qu’elle s’accroche avec le ciel. Voilà comme je l’aie vue, sentie , lue, absorbée.

Elle me donne l’impression d’être comme elle, elle comprend mes douleurs , mes sentiments, elle me montre qu’elle sait et qu’on s’en sort . Elle représente l’espoir des filles avec un cœur tout mou à l’intérieur.

Quand j’ai retrouvé cette photo d’elle , un peu hautaine , avec pour titre « et vlan ! », je me suis penchée sur mon écran et je l’aie observée. Des yeux noirs, qui brillent. Une bouche dessinée avec la douceur et la fermeté des filles qui aiment les jolis mots, et qui ont une voix douce et…sucrée. Les bouclettes qui complètent la boucle d’oreille en salamandre. Et ce cou, avec ces os qui ressortent , comme une invitation au baiser. Les yeux mi-clos, si sombre. Ce n’est que plus tard que le terme de mine m’est venu en bouche. Une mine brillante , avec des parois sombres mais attirante. Et puis quelle pierre pourrait représenter ? Une pierre lunaire ne convenait pas , ma moon n’avait pas la fadeur d’une frêle brebis . Et puis un mot , un joli mot, qu’on prend plaisir à lire à dire. Et puis le mot est venu . Ampélite. Mélange de pépite, ampère, le A majestueux qui pointe et pourfend la phrase. Voilà, ma belle Ampélite. Avec ses impressions sensées , encensées et désaxées. Elle me console et vice versa. J’essaye de faire partir les larmes avec un petit sourire. Une tristesse qui ne dure jamais. Car Moon est positive, elle rit, elle bouge, elle vit , une fille qui se réalise et malgré les belles catastrophes , se relève. Une fille chaude, un morceau de lune , un contraste entre la noirceur des situations et la lumière qui émane d’elle. Une lumière pleine et chaude. On pourrait se réchauffer rien qu’à la lire.

Je n’attends qu’une chose : de la voir. La rencontrer, la toucher, voir un sourire et l’écouter.