Me voilà donc partie pour marcher dans la ville polluée sous le crachin Strasbourgeois pour acheter du Volvic fraise avec une rêveuse. En descendant et montant les escaliers , elle me raconte la saveur délicate d’une eau aromatisée à la fraise, l’apparence si trompeuse avec de l’eau normale accroit le plaisir et la surprise d’un gout fruité . Mon pantalon collé aux jambes et le vent en pleine figure

Dans la rue, elle me tire sur la manche pour que j’accélère, elle ralentit, bifurque et s’arrête net. Nous sommes devant une boulangerie qui semble diffuser des ondes colorées. Elle pousse la porte et un souffle à l’odeur de pain chaud m’enveloppe. Je ferme les yeux et les nuits passées sur les toits en Tunisie me reviennent en mémoire. Quand je les rouvre, Laura me détaille. Elle fait partie des gens qui savent respecter le silence rêveur. Elle perçoit le feu follet qui émane d’une personne qui part dans un autre monde. Puis son attention est attirée par les petites douceurs exposées : pains au chocolat, beignet, mousses, tartelettes, brioches, baguettes et autres inventions divines. La tête légèrement penchée sur le coté, ses cheveux épousent la lumière du fond et lui forment une auréole sur la tête. L’aura.
« Tu prendrais quoi si tu avais de la monnaie ? » . Tiens , elle a noté que je n’ai jamais un sous en poche … J’ai bien un centime dans ma chaussure gauche ( lubie d’un autre tombé du ciel de ma classe) mais il est sensé me porter bonheur. Je lui confie que je prendrais un pain au chocolat et voilà qu’elle me le prend qu’elle en commande un. Je me promet de revenir avec elle à l’improviste pour lui offrir moi aussi quelque chose de son choix. Elle prend un beignet et nous quittons l’antre de chaleur pour affronter la pluie sournoise. Nous arrivons sur le pont lorsqu’une question me taraude : Comment s’appelle la boulangerie que nous venons de quitter ?
L’aura me répond : La poésie des douceurs .